Tourisme local, communication digitale

Intervention devant des étudiants de Master 2 de l’Université de Bretagne Occidentale à Brest, le 29 janvier 2015. Le titre de l’intervention « Le marronnier et la bécasse » s’explique par la vision que les médias entretiennent sur le tourisme (le marronnier est un sujet banal qui revient à date fixe) et par l’étonnant potentiel des niches de marchés qui restent encore à explorer (nous n’avions pas la vocation de cibler les chasseurs à la bécasse et pourtant…). Communication et développement touristique local à travers l’exemple de la Maison du tourisme Baie de Morlaix – Monts d’Arrée.

Sur mon arbre, mon vertige et moi

Quand on a que le vertige comme seul bagage identifiable et permanent qui puisse avoir un impact sur l’idée de grimper dans un arbre, il n’est pas évident de tenter l’aventure de « l’accrobranche ». Choses vues et ressenties au Parc Aventure de Penzé, près de Morlaix, dans le Finistère, à la pointe de la Bretagne. Nous sommes dans un parc du réseau ÉcoPark.

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Il est des activités naturelles, qu’on place en tête des loisirs pendant un séjour touristique : enfiler des chaussures de marche et faire quelques kilomètres au bord de la mer, se prélasser en lisant les romans qui nous tomberaient des mains en période de travail ou chiner dans les brocantes et les vide-grenier à la recherche de l’objet qui illustrera une anecdote approximative… Quand on a passé l’âge de faire des prouesses physiques pour impressionner une assistance juvénile, on ne se lève pas le matin en se disant : »tiens si je passais quelques heures à crapahuter à quatre mètres de haut ! ». Et pourtant, nos réflexes de « marketteurs » touristiques est souvent de connecter entre eux les poncifs… monter dans les arbres, c’est pour les jeunes…

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Le vide ? Même pas peur !

J’ai le vertige. C’est comme ça. C’est plutôt pratique parfois… Parfois, c’est un peu compliqué quand il s’agit de garder un air détaché pour la photo tandis qu’on est agrippé à la pierre au sommet d’un clocher ou sur un escalier à l’air libre… C’est du vécu. Mais dans un parc aventure, si le vide est présent et visible, la tyrolienne vous fait vous en moquer. La première glissade dans le vide vous fait comprendre qu’équipé d’un harnais attaché à la ligne de vie, vous risquez de grandes sensations et tout au plus le ridicule. Louper la poignée à l’arrivée de la tyrolienne est si vite arrivé !

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Je me concentre

À cinquante centimètres de hauteur ou à quelques mètres, le dispositif est le même : il faut garder au minimum un mousqueton sur la ligne de vie. Ce qui devient un réflexe mais on ne gâche rien à réfléchir à deux fois. Je résume : j’arrive sur la plate-forme, je m’attache, je me détache en deux fois et me fixe au câble de l’atelier, je peux désormais avancer. Je pose les pieds sur un support étroit, mouvant, voire même instable. Quand on a réglé le problème du vide (voir paragraphe précédent), l’esprit est occupé, obsédé, par l’action du moment. « Après ça, je fais quoi… » L’effort de concentration est tel que l’atelier passé, le parcours achevé, vous ressentez d’abord une forme de fierté d’y être arrivé et une envie d’y retourner.

Conditions physiques

Le seul frein, qui peut être une motivation après tout, c’est de disposer d’une condition physique rodée et d’une certaine souplesse. Être ridicule parce que vous avez ripé en arrivant sur le bas de la tyrolienne et se retrouver dos à l’arbre de réception, à devoir monter sur la plate-forme qui est grosso-modo au niveau de votre tête… ça n’arrive pas tous les jours… même aux plus bricoleurs d’entre nous… Cette situation nécessite un certain effort, que vous assumez tranquillement. Rien ne presse. Et que vous paierez plus tard,quand certains muscles que vous pensiez déserteurs se rappellent à vous pendant les jours qui suivent. Bon, vous êtes un peu venu pour ça…

Si vous êtes un peu affuté, habitué à réaliser quelques mouvements de sportifs tout au long de l’année, les sommets vous attendent !

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Pas cap !

Les adolescents, qui peuvent tout, parlent de l’accrobranche comme d’une séance d’échauffement. Je vais faire le parcours « aventure », le parcours « acrobate », puis le « sportif »… Mais selon l’adage (adapté), c’est « au pied de l’arbre qu’on voit le voltigeur ». Après les quatre ateliers d’initiation, quelques secondes d’hésitation au moment de se lancer 70cm de vide sous les semelles, le parcours « découverte » et le parcours « famille » deviennent brusquement intéressants, « pour commencer ». Et si par hasard, les parcours les plus sévères ne se libèrent qu’au moment de quitter les lieux, c’est que les circonstances n’étaient pas favorables ou l’organisation des parents était défaillante, « comme d’habitude ». Cette dernière explication est grosse mais elle est très pratique.

Donc, pour résumer, l’accrobranche, ce n’est pas naturel mais en pleine nature, c’est haut-perché mais tu as autre chose à penser, tu t’appuies sur tes pieds mais tes bras aident, c’est une activité physique mais le plus motivé dégoûte les autres. Alors, vous aussi, goutez-y !

Test réalisé à l’ÉcoPark de Penzé, à quelques kilomètres de Morlaix et de Carantec, à la Pointe de la Bretagne, dans le nord du Finistère.

Voir aussi ce test réalisé en 2011.

 

Des greeters à Morlaix

C’était annoncé depuis plusieurs mois et ça prend forme ce printemps. Nouveau réseau de greeters en Bretagne, dans le nord du Finistère, à Morlaix et qui répondra à terme à la charte internationale des « greeters ».

Le site internet est en ligne depuis début juillet : http://greetersmorlaix.wordpress.com/. Pour accéder au site, demander une information ou même réserver une visite, cliquer sur la photo.

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Qualité tourisme, la marque attribuée à la Maison du tourisme Baie de Morlaix Monts d’Arrée

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Le métier de l’accueil touristique est connu de tous mais finalement ignoré de beaucoup. Il requiert une forte technicité qui n’apparaît pas toujours évident pour les personnes qui sont étrangères à notre filière. À l’instar de l’industrie dans les années 80, qui développait la logique de « qualité totale », s’inspirant des dispositifs de communication interne et de process des entreprises japonaises, la filière tourisme organise désormais la qualité autour d’une logique similaire : mettre en oeuvre pour toute une filière une marque commune, obtenue selon des critères drastiques selon la branche de votre établissement.

Offices de tourisme de France vient de nous attribuer la marque nationale « Qualité Tourisme » mercredi 7 mai et ceci pour trois années. Il nous incombe désormais de la faire vivre en développant l’intégralité du dispositif sur les 36 mois à venir : fonctionnement et organisation avec la filière et les collectivités, engagements auprès des socio-professionnels du territoire, engagements auprès de nos visiteurs et du public en général pour lesquels nous devons être garants d’un suivi et d’une réponse qualifiée, aux demandes d’informations, aux suggestions ou aux réclamations….

 

Les trois métiers de la Maison du tourisme

Intervention le 14 mars 2014 devant les étudiants de Master Tourisme de l’UCO de Vannes.

<div style= »margin-bottom:5px »> <strong> <a href= »https://fr.slideshare.net/blelan/intervention-b-le-lan-master-tourisme-uco-vannes &raquo; title= »Intervention B. Le Lan, Master Tourisme UCO Vannes » target= »_blank »>Intervention B. Le Lan, Master Tourisme UCO Vannes</a> </strong> from <strong><a href= »http://www.slideshare.net/blelan &raquo; target= »_blank »>Maison du tourisme Baie de Morlaix – Monts d’Arrée</a></strong> </div>

La révolution de l’accueil est en marche !

Le 30 janvier 2014, la MOPA organise une journée technique consacrée à l’évolution de l’accueil en office de tourisme. Voici l’intervention qui présente la réflexion en cours en interne à la Maison du tourisme « Baie de Morlaix – Monts d’Arrée » : les banques d’accueil doivent s’adapter aux nouvelles utilisations de l’espace en office de tourisme, principalement induites par le comportement des visiteurs, la nécessité de proposer un « marketing » efficace et l’arrivée des technologies interactives. Voir aussi cet article sur le blog. Et ici, sur le site de la MOPA, Le programme de la journée technique.

 

 

La gouvernance touristique : points d’étape à Morlaix (présentation)

À l’automne 2012, lors du congrès des directeurs d’Offices de tourisme de France, à Mulhouse, il nous était demandé de faire une présentation de l’évolution de la gouvernance sur le territoire de Morlaix Communauté : réflexion des élus, sur la compétence, solutions juridiques, mise en oeuvre et situation au moment du congrès. Voici cette même présentation réactualisée fin 2013 à l’occasion de la journée technique de la FROTSI (Fédération régionale des offices de tourisme) Centre – Val de Loire, qui s’est déroulée au Domaine de Chalès à Nouan-le-Fuzellier en Sologne.

L’office de tourisme dans le bain numérique (1) : vers les prestataires

De 2009 à 2013, quelle évolution dans notre façon d’appréhender la communication numérique ? Notre office de tourisme, qui existe vraiment depuis janvier 2009, par la fusion du Pays touristique et des offices de tourisme du territoire communautaire (4 OT ouverts à l’année), a vu le jour au moment où le « Tourisme 2.0 » connaissait une première maturité. Il y avait donc une coïncidence à traiter : la nécessaire construction d’une méthode collective et l’intégration d’une problématique nouvelle qui allait tout bouleverser.

Galets

1. Comprendre

Pour bien appréhender la problématique, l’important était de jouer collectif. Les mutations, dont on voyait déjà les impacts dans le travail quotidien, ne se révéleraient pas spontanément sur le coin d’un écran d’ordinateur. C’est la Fédération régionale des pays touristiques de Bretagne qui a été la plus prompte à suivre cette idée de créer une réflexion régionale. Le groupe de travail e-tourisme a été mis en place en 2009. Début 2010, une délégation regardait du côté de l’Aquitaine lors d’une rencontre à Sarlat : on y percevait déjà l’importance pour un office de tourisme d’intégrer le numérique dans sa relation aux partenaires. La survie du modèle économique passerait par là. Ce qui ne signifie pas que le numérique permettrait à terme de le perpétuer – nuance.

Dans le même temps, l’excellente MOPA* testait la formation « Animateur numérique du territoire » qui allait être le fondement de cette nouvelle relation. Animée par Pierre Éloy, (Touristic), la formation devient cours de coaching numérique pour les conseillers en séjour. Synchronisation parfaite entre les questionnements des institutionnels et les réponses à l’emporte pièce du formateur, qui bouscule les certitudes, met en perspective l’inoffensive candeur de nos débats locaux dans un marché qui se structure par le haut, et surtout, propose des pistes pour adapter les métiers. La limite de l’exercice ? Il peut y avoir parfois décalage entre la vision des techniciens ANT et celle du management qu’ils retrouvent après la formation. Là aussi le travail est à faire par le haut.

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2. Se former

La formation ANT est une formidable opportunité pour structurer notre travail autour du numérique. Nous sommes dix-huit permanents à Morlaix (16 ETP environ) mais notre mission d’accueil touristique repose sur nos quatre offices de tourisme** ouverts à l’année. Chacun intègre au minimum une responsable d’accueil et une conseillère en séjour chargée de la communication.

Pour continuer à produire un travail de proximité, il était important d’éviter l’effet de centralisation qui peut être contre-productif dans la communication avec les acteurs locaux. Le bénéfice de la formation ANT serait donc justement réparti entre la direction, le service communication (deux personnes) et les offices de tourisme. L’ensemble des personnes formées constituant un groupe spécifique animé par le service communication. Pas d’animateur numérique du territoire à temps plein chez nous mais sept animateurs numériques à temps partiel, et, totalement concernés et acteurs de la chose numérique, pouvant agir en proximité auprès des prestataires.

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3. Les former

À peine, nous entrions dans la première session ANT, nous avons proposé à la Région Bretagne (opération pilote financée à 50%) de lancer (conjointement avec le Pays de Redon) une formation Web 2.0 pour constituer rapidement un réseau de prestataires compétents en numérique. Quatre jours de formation animée par Beer Bergman (experte 2.0, hébergeurs et surtout qui apporte une vision simple et « desinhibée » des outils numériques). On ne dirait jamais assez comment l’effet majeure d’une formation locale est de permettre à des personnes que les filières ou les métiers cloisonnent de développer une complicité. Le travail devient plus simple, ensuite. Nous en sommes aujourd’hui à quatre sessions réalisées : les deux premières gratuites, les deux suivantes en collaboration avec l’OT de Roscoff et payantes (fonds formation) et la cinquième mise en oeuvre directement par le centre de formation partenaire, FED’R à Saint-Pol de Léon.

L’objet de la formation est de donner à nos partenaires locaux une autonomie en ligne, de développer un comportement pro-actif et de leur permettre de se doter d’un panel d’outils complémentaires (un contenu posé là, diffusé ici, partagé ailleurs…), après avoir défini une stratégie et des objectifs de communication. Le résultat est plus que satisfaisant : à un rythme différent les stagiaires apprivoisent internet pour leur propre compte et se parlent entre eux des bonnes pratiques.

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4. Les suivre

Mais une dynamique de formation reste ponctuelle. Aussi riches soient ces journées d’apprentissage, Maman BB ne sera pas toujours à côté, par dessus l’épaule, pour prodiguer ses bons conseils. L’enjeu majeur arrive maintenant (jamais complètement résolu) : comment conserver cette dynamique et provoquer d’autres échanges au-delà de la formation ?

Voici notre programme :

– Deux conférences par an : avec un budget, c’est très facile. Des invitations, un expert qui sait faire le tour d’une thématique, une salle, de quoi s’asseoir et projeter. Easy. 70 à 80 personnes selon les thèmes (et le taux d’enneigement en début 2013…) parmi lesquelles l’intégralité de notre personnel, ANT ou pas. En novembre cette année, nous avons fermé les offices de tourisme pour permettre à chacun d’être présent.

– Des ateliers centrés sur les outils : vous arrivez avec votre matériel, vous repartez avec une compétence et un savoir-faire développé pendant la séance. Classique. Payant. Parfois annulation faute de candidats : des ajustements à faire la seconde année.

– Le « Klub » numérique : tous les mois hors saison, les prestataires formés viennent avec leurs questions. C’est ici un mélange entre évocation des outils de deuxième rideau (Twitter, Instagram…) que nous préparons et une rafale d’interrogations pratiques qui provoquent souvent une discussion entre les prestataires eux-mêmes, parfois sans notre intervention. Un conseil : il faut former des personnes qui ont la parole facile.

– Les échanges sur Facebook : nous animons deux groupes fermés. L’un à destination du personnel de la Maison du tourisme, l’autre avec les mêmes et les prestataires formés. C’est l’endroit où l’on partage les questions, les réponses, les bons tuyaux, les difficultés, entre deux « Klubs » numériques.

Le numérique est tendance, comme le développement durable. Combien nos entreprises locales reçoivent-elles de proposition de conférences, ateliers, formations ou autre petits déjeuners intellectuellement nourrissants ? Bien qu’étant les premiers, nous participons aujourd’hui à cette cacophonie locale. Et, par ailleurs, comme nous portons sur la figure le mot « tourisme » (Maison du tourisme, office de tourisme), notre communication peut apparaître « clivante », réservée à ceux qui sont concernés par la chose. Les autres (commerçants, associations, collectivités) ont des demandes auxquelles nous pouvons répondre mais il y a parfois ce mot entre nous. L’enjeu des deux prochaines années sera de faire bouger les lignes.

À suivre dans l’article « L’office de tourisme dans le bain numérique (2) : vers le touriste. »

*Mission des pays touristiques et offices de tourisme d’Aquitaine

** Pour les lecteurs formalistes, comprendre « bureau d’information touristique » ou voir cet article

L’office de tourisme dans le bain numérique (2) : vers le touriste

 Après avoir appréhendé, lors du précédent article, notre stratégie numérique à destination des professionnels, quelques éléments sur notre communication numérique à destination des visiteurs.

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5 – S’apprêter

En tourisme, la communication est structurante. En communication, le joli est structurant. Les joli est-il structurant pour le devenir du tourisme ? On ne peut jamais totalement déconnecter le fond de la forme quand on travaille dans la communication. Votre site internet peut être le plus pertinent du monde, s’il est construit avec une apparence dépassée, il est dépassé. Votre voiture est démodée ? Attendez un peu, elle deviendra vintage. Votre site internet a plus de trois ans, jetez le, le vintage numérique n’existe pas ou alors il est néo-vintage, facture à l’appui.

Notre site internet est un maillon important de notre modèle économique. Il génère des ressources. Mais, il peut être en concurrence directe avec des sites internet privés, jolis, parfois uniquement consacrés à flatter l’annonceur (peu leur importe que dans six mois, le porteur du site ait fait ses bagages… l’OT sera là pour entendre les complaintes de l’annonceur – « gwerz » en breton). Il faut donc mobiliser chaque année un budget pour réduire les rides et améliorer l’ergonomie de nos sites internet. Nous tentons de la faire avec notre prestataire web (GMT) sur la forme et sur le fond.

Nos outils :

– site internet « amiral » (on a le droit en Bretagne) : tourisme-morlaix.fr. Très rapidement, il se décline vers le station (façon blog). En augmentation de fréquentation de 20% depuis le début de l’année grâce à son contenu, très vivant, et généré conjointement par le service communication et par les offices de tourisme.

– site internet de séjour : « sortiramorlaix.com », décliné depuis cette année en sortiraplougasnou.com, sortiracarantec.com, sortiralocquirec.com. C’est d’abord un outil qui fonctionne en géolocalisation : d’où l’idée de lui donner une URL d’une apparente proximité bien qu’il s’agisse du même outil.

– un blog wordpress pour la communication affinitaire, dans lequel les contenus sont identiques à la partie « station » du site internet, mais avec un référencement naturel de type blog qui permet de mettre en avant une porte d’entrée centrée sur les activités touristiques ou de loisirs.

Depuis que l’internet est passé du 1.0 (cet inconnu) au 2.0, le site internet prend une place différente. Il est essentiel pour structurer sa stratégie de communication mais n’est plus incontournable pour les internautes. Il doit donc être associé à des outils en réseau qui deviennent ses aspirateurs d’audience.

– Facebook : une page par office de tourisme et une page pour la rando, avec une logique de communication locale (habitants, résidents secondaires ou tout public qui se sent une affinité avec la commune en question). Deux axes majeurs : l’actualité locale et l’interaction avec les fans, sous toutes ses formes. Une amélioration à développer : la communication commerciale des prestataires. Ce qui devrait être un réflexe des partenaires se gagne petit à petit.

– Twitter : une appropriation progressive en interne, basée sur le volontariat dans un premier temps, jusqu’à la création en 2013 d’un compte anglophone animé par une traductrice britannique (@visitmorlaix).

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6 – Alimenter

La stratégie numérique est d’abord une stratégie des contenus, avec l’aimable et trouble complicité de Google. Tout ce qui est fait par ailleurs, de la formation à la mise en place d’un service wi-fi, tourne autour de la problématique du contenu. Je produit donc je suis. Je produis peu, j’existe à peine. Mais, produire beaucoup n’est pas la seule précaution. Il faut aussi produire en cohérence avec son offre.

Dans le Finistère, la production d’un office de tourisme est bien rangée sur des cintres enfermés dans une penderie qu’on appellerait Tourinsoft alors que nos amis internautes, les idiots, préfèrent aller fouiller dans le bac Google dans lequel ils pensent avoir plus de chance de trouver leur bonheur. Gérer les contenus, c’est donc sortir quelques éléments de la penderie et les jeter dans le fatras, avec quelques précautions pour qu’ils surnagent dans l’immensité.

Il y a d’un côté les vieux réflexes institutionnels qui consistent à mettre en avant un bel établissement, avec un joli panneau, un personnel aimable et tout plein de possibilités de prestations. Et de l’autre, la belle aventure comme une promesse d’expérience mémorable. Dans le premier cas, on ne se trompe jamais mais le client est vaguement concerné. Dans le second cas, aucune garantie de toucher quelqu’un mais quand ça fonctionne, ça fonctionne bien, voire très bien. Faut-il donner la satisfaction au prestataire au risque de faire une communication vide ou proposer des contenus affinitaires au risque de parler dans le vide ? Les deux mon capitaine !

La bataille des contenus, on la livre avec des munitions sur mesure, à notre main.

– Outre les contenus locaux et d’actualité, relayés par les pages Facebook, le groupe de travail « communication » définit collectivement les contenus affinitaires qu’il peut produire. Chaque office de tourisme s’engage pour lui même. Dans un cadre défini globalement et après avoir participé à un petit atelier « éditorial » pour balayer les différentes techniques de rédaction. L’office de Locquirec parlera du surf, celui de Carantec du parc aventure. Locquirec et Plougasnou parleront ensemble du Kite Surf. En 2013, plus d’une trentaine de contenus sont venus complétés notre offre en ligne.

– Deux chaînes YouTube : la généraliste et la trégoroise.

Peu d’évolutions des contenus ces dernières années, si ce n’est la réalisation d’un ou deux films par an en collaboration avec Finistère Tourisme, un allié important pour diversifier et apporter un nouvel angle éditorial, orienté les activités à faire sur place. Ces films sont aussi et d’abord des banderoles gratuites de communication pour les sites internet des partenaires. À eux de les exploiter.

– Des images, FlickR, Instagram…

Autour d’un millier de photos en ligne sur FlickR. Quelques contenus sur Instagram postés par les visiteurs. L’image est reine dans notre discipline. L’étape suivante sera d’améliorer notre visibilité collective par l’image : proposer aux partenaires une prestation négociée de photographie professionnelle ou de visite virtuelle Google. C’est en cours.

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7 – Connecter

Depuis quelques années, nous faisons grand cas du concept d’internet de séjour, sensé envelopper notre visiteur d’un environnement numérique adapté à sa condition de touriste. Cette discipline n’est pas mûre. Nous avons le wi-fi gratuit et il est même territorial (même mot de passe dans tous les OT). Nous avons notre site internet de séjour qui dispose de plusieurs supports physiques de communication (affiches, vitrophanie, flyers). Mais notre stratégie de séjour ne connaîtra une vraie maturité lorsque ceux qui séjournent le plus sur nos territoires y seront sensibles : les habitants. Nous cherchons encore. La valorisation du commerce local est une piste importante pour y arriver.

YvesMourousiDebout

8 – Accueillir

Les perspectives de nouvelles pistes de travail sont nombreuses. Les outils évoluent : certains deviennent indispensables, d’autres se démodent, d’autres encore apparaissent de nulle part. Notre méthode collective demande un certain recul avant de lancer de nouvelles initiatives. Notre taille ne nous permet pas des changements de direction brusques. Il nous faut assurer une certaine continuité. Le principe que nous avons adopté, notamment pour Twitter, a ses limites : une personne expérimente, partage son expérience et l’outil se stabilise en interne. Tumblr, Foursquare et autre Instagram attendront. La boulimie n’est pas le remède à la multitude…

Le grand enjeu pour 2014 est de réussir notre entrée dans l’accueil numérique, trouver un juste équilibre entre l’humain et la machine, choisir le bon matériel et lui donner sa juste place. Il est vraisemblable que l’enjeu réel soit, dans l’enceinte de nos offices dans notre capacité à dédramatiser l’utilisation des machines (donc en étant présent) et hors des offices, dans le déploiement des interfaces numériques hors les murs, à proximité du pôle d’échange multimodale, aux abords des plages…

La réflexion reste à construire. Et la matière passionnante.

Cet article est le seconde partie de l’article « L’office de tourisme dans le bain numérique (1) : vers les prestataires »

Les métiers du tourisme (intervention en lycée)

Parce que le tourisme est une activité pratiquée par chacun, on n’a aucune difficulté à associer une image aux métiers de la filière. C’est même tellement évident qu’il n’est pas nécessaire de se poser trop de questions. Comme toujours, c’est quand on croit savoir que la surprise est la plus grande. Personne n’imagine la masse de travail nécessaire pour bien organiser un office de tourisme. Parce que personne ne peut déduire de sa petite expérience individuelle devant un conseiller en séjour, comment les coulisses sont truffées d’activités régulières et méthodiques.

Lors d’une intervention, le 4 novembre 2013, devant des élèves du lycée Porsmeur de Morlaix, l’occasion était belle de revenir de façon simple sur les métiers du tourisme, tels qu’on peut les envisager dans une structure comme la Maison du tourisme Baie de Morlaix – Monts d’Arrée : développer, communiquer, accueillir.

L’idée est avant tout de donner une image juste de ces métiers et éviter l’effet de surprise de l’étudiant qui entre dans la filière et constate la densité de travail à produire avant de se mettre face au touriste. Les activités sont passionnantes et contraignantes, précises, méthodiques… Et puis, peut-être dit-on trop souvent à la génération « Y » qu’elle maîtrise si bien les outils numériques qu’elle a « ringardisé » leurs ainés. Dans notre filière, une vision non professionnelle des outils numériques est un écueil énorme en entretien. Et, la technologie est devenue si accessible qu’elle a paradoxalement mis en avant une compétence qui pouvait passer inaperçue auparavant et qui est devenue essentielle : la capacité à rédiger, à s’intégrer dans les flux des réseaux sociaux…

Vous trouverez ici en lien l’intervention du 4 novembre 2013.

Voir aussi, sujet voisin, les étudiants et les réseaux sociaux (1).